Les animaleries contournent-elles la loi sur la vente des chiens et chats ?

Les animaleries contournent-elles la loi sur la vente de chiens et chats ?

Depuis le 1er janvier 2024, la vente directe de chiens et de chats en animalerie est interdite en France. Cette législation, adoptée dans le cadre de la lutte contre l’abandon et pour le bien-être animal, vise à limiter les achats impulsifs en empêchant les consommateurs d’acquérir facilement un animal sans réflexion préalable. Cependant, malgré cette mesure, une enquête de France Télévisions a mis en lumière des pratiques qui permettent aux animaleries de continuer à vendre des animaux de manière détournée.

Bien que la législation interdise la vente directe en magasin, certaines animaleries trouvent des moyens de contourner cette règle. L’enquête a révélé que des animaux sont toujours proposés en vente, mais en arrière-boutique, à l’abri des regards. Les clients intéressés sont conduits dans une zone normalement fermée au public, où les animaux sont gardés dans des boxes vitrés, une pratique similaire à ce qui se faisait avant l’entrée en vigueur de la loi. Cette situation inquiète les associations de protection animale, qui craignent que la loi soit finalement peu efficace.

Si la loi interdit la vente en face-à-face en magasin, elle n’interdit pas pour autant les ventes en ligne. Les animaleries peuvent afficher les animaux sur leurs sites internet et proposer aux clients de venir récupérer les animaux commandés en magasin. Cette subtilité juridique permet aux commerces de continuer à vendre des chiens et des chats tout en restant techniquement dans la légalité. Ainsi, les animaux sont toujours disponibles en magasin pour les acheteurs, ce qui maintient le commerce actif, malgré l’interdiction apparente.

Selon Lola Rebollo, de l’association “One Voice“, cette pratique montre que “la loi n’a aucun sens et ne sert à rien”, car les animaleries parviennent à détourner les restrictions en utilisant la vente en ligne comme un prétexte pour poursuivre leurs activités. Les militants pour le bien-être animal dénoncent une législation trop permissive et demandent un encadrement plus strict.

Outre les ventes en ligne, les conditions de vie des animaux en magasin restent également un sujet d’inquiétude. Bien que les chiots et les chatons soient désormais gardés derrière des portes officiellement fermées au public, ils sont souvent enfermés dans des boxes vitrés, tout comme avant l’entrée en vigueur de la loi. Cette situation pose la question du bien-être animal, car ces environnements restreints et artificiels peuvent entraîner du stress et de l’anxiété chez les animaux.

Le ministère de l’Agriculture a justifié cette tolérance par une période de transition, arguant que les animaleries ont besoin de temps pour adapter leurs pratiques à la nouvelle législation. Cependant, pour de nombreuses associations, cette approche laxiste ne permet pas d’apporter les améliorations attendues en matière de bien-être animal.

Les critiques de la législation actuelle appellent à un renforcement des mesures de contrôle pour garantir que les ventes d’animaux soient réellement encadrées. Parmi les suggestions proposées figurent l’interdiction totale de la vente de chiens et de chats en ligne, ou encore des amendes plus sévères pour les animaleries qui ne respectent pas les règles. En parallèle, les associations encouragent le développement de la sensibilisation à l’adoption auprès des refuges, afin de promouvoir l’accueil des animaux abandonnés.

Les défenseurs du bien-être animal soulignent également l’importance d’encourager les pratiques éthiques, telles que l’adoption, plutôt que l’achat en animalerie. Adopter un animal dans un refuge permet non seulement de donner une seconde chance à un chien ou un chat, mais aussi de réduire la demande de chiots et de chatons provenant d’élevages intensifs.

Malgré les intentions louables de la législation entrée en vigueur en 2024, l’enquête de France Télévisions montre qu’elle comporte des failles significatives. Les animaleries ont trouvé des moyens de continuer à vendre des animaux, rendant l’objectif initial difficile à atteindre. Pour que la France avance réellement en matière de bien-être animal, il est nécessaire de revoir la réglementation et d’adopter des mesures plus strictes pour empêcher toute forme de contournement.


Défenseur de la cause et du bien-être animal ?  Soutenez-nous ! Faites un don à la SNDA.

Vous pouvez suivre les actualités du monde animal sur le site de la SNDA. 

Également, retrouvez-nous sur InstagramFacebook et Tiktok

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *