L’air aimable que monsieur MARTIN affiche est son air habituel. Genre petit fauve à dompter ! Pourtant la relation avec lui n’a jamais été difficile. Certes, il ne s’approchait pas de moi. Pendant un an et demi environ, il a traîné en campagne. Je l’ai connu chaton, très sauvage, longeant le bord des routes jusqu’au moment où il s’est installé dans un des abris de ma grange. Accepté par la compagnie féline, il a pris l’habitude de ne plus trop s’éloigner et de jouer avec les autres.
Puis est venue, cette année, l’incontournable saison des amours. Martin a voulu régner en maître sur les femelles. Et il s’est heurté à la concurrence ! Cris de rage et bagarres… Même si les femelles préféraient ce beau roux aux amours de passage, Martin n’avait pas toujours le dessus. Et il s’est fait mordre grièvement à la patte.
Je suis intervenue rapidement. Martin souffrait. Je me suis avancée vers lui qui me regardait sans savoir quelle attitude prendre. Je lui ai parlé pour le rassurer et il s’est laissé caresser dans mes bras. Aussitôt direction ma vétérinaire. Opération. Soins continuels. Re-opération. Re-soins. Martin vivait dans la grande cage de la cuisine. Impossible de le lâcher. Il ne fallait pas qu’il se sauve, qu’il arrache son pansement. Cela a duré trois semaines. C’est long. Mais pas si long que ça finalement, car Martin a décidé de loger dans la cage, porte ouverte. Tous les matins, c’est là qu’il attend sa gamelle de terrine.
Par contre, l’air aimable de monsieur Martin impressionne beaucoup ma jeune Emma. Et je dois veiller sans cesse à l’entente entre ces deux-là. C’est tout le contraire avec Loulou, la lapine. Elle est tombée amoureuse de Martin et veut toujours lui offrir des baisers. Beurk ! Ça dégoûte Martin qui se sauve en rouspétant.
Danielle Chevalier – Villejaleix, le 26 novembre 2018