Le projet de ferme-usine de saumons à Plouisy, dans les Côtes-d’Armor, a été abandonné, marquant une victoire significative pour les défenseurs de l’environnement et les habitants locaux. L’entreprise Smart Salmon, qui prévoyait de produire 8 000 tonnes de saumons atlantiques par an dans un système d’aquaculture en recirculation (RAS), a retiré son dossier d’autorisation fin octobre 2024. Ce refus est une étape importante dans la lutte contre les élevages intensifs, mais d’autres batailles restent à mener.
Une opposition unanime
Depuis son annonce en 2016, le projet a suscité de vives réactions. Les riverains et les élus locaux ont exprimé leurs inquiétudes face à l’impact environnemental et énergétique de cette ferme-usine. Ce système nécessitait des quantités d’énergie massives pour maintenir les conditions d’élevage dans des bassins surpeuplés, un modèle jugé incompatible avec les objectifs de sobriété énergétique prônés par le gouvernement.
Outre l’aspect énergétique, les critiques concernaient également les risques pour la biodiversité. Les poissons élevés en densité extrême dans ces systèmes sont particulièrement vulnérables aux maladies et aux problèmes liés à la qualité de l’eau. La gestion des déchets et des pathogènes reste un défi pour ces installations, ce qui pourrait nuire aux écosystèmes environnants.
Welfarm en première ligne
L’association Welfarm, à travers sa campagne “RAS : Tout à signaler”, a joué un rôle central dans cette mobilisation. Elle dénonce les souffrances infligées aux poissons dans les élevages RAS et souligne le manque de réglementation spécifique pour protéger les animaux aquatiques. En France comme en Europe, les poissons d’élevage bénéficient de peu de garanties en matière de bien-être animal, contrairement aux animaux terrestres.
Une victoire partielle
Si le projet de Plouisy a été annulé, deux autres fermes-usines similaires sont encore prévues à Boulogne-sur-Mer et au Verdon-sur-Mer. Ces trois projets visaient une production totale de 27 000 tonnes de saumons par an, soit plus de la moitié de la production piscicole française actuelle. Les opposants demandent désormais un moratoire national pour empêcher l’implantation de ces fermes tant que le bien-être animal et la durabilité environnementale ne seront pas garantis.
Une étape dans une lutte plus large
L’abandon de la ferme-usine de Plouisy est un symbole de la mobilisation citoyenne contre l’élevage intensif. Cependant, cette victoire locale rappelle que le chemin vers une aquaculture respectueuse des écosystèmes est encore long. Associations et riverains appellent à un changement structurel dans les pratiques piscicoles pour protéger la biodiversité et réduire les impacts environnementaux.
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