En septembre 2023, une vidéo insoutenable avait secoué les réseaux sociaux, laissant de nombreux internautes outrés et profondément bouleversés. On y voyait un jeune homme, lors d’une soirée alcoolisée, dévorer une souris vivante sous les encouragements de ses camarades. Ce moment de cruauté gratuite a été filmé puis diffusé temporairement sur Instagram. Cet acte a choqué par sa violence et son absurdité. Le comportement du jeune homme a marqué les esprits par sa brutalité et la souffrance infligée à un animal sans défense.
Un drame sur fond d’ivresse et d’irresponsabilité
Ce drame s’est déroulé sur la plage du Prado à Marseille, lors d’une soirée improvisée entre étudiants de première année de classe préparatoire scientifique. Ces jeunes, destinés à devenir ingénieurs, avaient apporté de l’alcool pour célébrer leur rentrée. L’un des participants, dans un état d’ivresse manifeste, s’est saisi d’une petite souris domestique qu’une camarade avait amenée dans sa sacoche. Porté par les incitations de ses amis et sous leurs encouragements bruyants, il a mis la souris dans sa bouche et a commencé à la mâcher. La scène, d’une rare cruauté, ne s’est pas arrêtée là. Après être tombée au sol, la souris toujours vivante, a été reprise et à nouveau mastiquée jusqu’à ce qu’elle succombe, avant d’être enterrée sur place.
Ce qui aurait pu rester un acte de cruauté isolé a pris une ampleur publique lorsque l’un des jeunes présents a filmé et publié cette scène sur ses réseaux sociaux. Cette diffusion a rapidement attiré l’attention des internautes, déclenchant une vague d’indignation et conduisant les autorités à ouvrir une enquête. Les principaux protagonistes ont été identifiés et interpellés, permettant ainsi à la justice de se saisir de cette affaire révoltante.
La SNDA se mobilise pour obtenir justice
Dès le début de cette affaire, la SNDA s’est portée partie civile. Il est apparu inconcevable qu’un tel acte puisse rester impuni et que ce pauvre animal ne puisse pas obtenir justice. L’association a rappelé que la souffrance animale, qu’elle soit infligée par ignorance, négligence ou cruauté délibérée, reste un sujet grave qui doit mobiliser la société.
Le procès a connu plusieurs rebondissements. L’affaire s’est initialement tenue en mars 2024, sous la forme d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Toutefois, au vu des faits et des circonstances, la juridiction avait pris la décision de renvoyer le dossier en avril 2024, sous la forme d’une audience correctionnelle classique afin que l’affaire puisse être jugée contradictoirement. Après un second renvoi, l’audience a finalement eu lieu le 13 décembre 2024. L’avocat de la SNDA, Maître Patrice Grillon, s’est donc rendu devant le Tribunal correctionnel de Marseille.
Des sanctions réclamées pour un acte inacceptable
Les prévenus ont tenté de justifier leurs actes par leur état d’ébriété, exprimant des regrets tardifs. Le jeune homme qui a mâché la souris a quant à lui ajouté ne plus se souvenir clairement des faits.
L’avocat de la SNDA a vigoureusement plaidé la gravité des faits, rappelant que de tels comportements, même dans un contexte d’ivresse, sont inacceptables et doivent entraîner des sanctions justes. Il a également demandé que l’interdiction de détenir des animaux soit prononcée pour l’auteur principal des faits.
Le Procureur de la République a requis des travaux d’intérêt général (TIG) ou des amendes pour chacun des prévenus : 105 heures ou 3.000 euros pour celui ayant mâché la souris, 80 heures ou 2.400 euros pour celui ayant filmé, et 60 heures ou 1.500 euros pour celui ayant diffusé la vidéo.
Une décision attendue en janvier 2025
Après plus de trois heures d’audience, le tribunal a décidé de mettre son jugement en délibéré. Le verdict, très attendu, sera rendu le 10 janvier 2025.
Pour la SNDA, ce procès constitue une occasion de rappeler que la souffrance animale n’a pas sa place dans notre société et qu’il est de notre devoir collectif de dénoncer et de punir de tels comportements. La SNDA continue à se battre pour que la justice soit rendue, et surtout, pour que des actes aussi barbares ne se reproduisent plus.
Il est temps de prendre conscience de la sensibilité de chaque animal et de les traiter avec le respect et la dignité qu’ils méritent.
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Rédaction : Sehla KOUIDER, Rédactrice juriste
